…ces coachs qui n’ont d’intérêt que pour votre porte-monnaie.
Avant chaque coaching, je m’entretiens avec mon/ma future cliente afin d’en savoir plus, à la fois sur ses habitudes passées, mais également sur ses attentes et ses objectifs par rapport au coaching que je propose. Ça nous permet de savoir mutuellement si nous en sommes en phase et si nous allons commencer à travailler ensemble.
C’est lors d’un récent rendez-vous avec une personne, devenue ma cliente depuis, que cet article s’est imposé à moi.
Je ne suis pas du genre à dénoncer de manière systématique ou de crier au scandale dès qu’un comportement m’exaspère. Mais cette fois-ci, c’était la fois de trop.
Au cours de notre entretien, ma cliente, que nous appellerons Rebecca, m’explique son parcours et surtout arrive à sa dernière expérience pour se remettre en forme. En effet, elle venait de faire appel à un coach à distance qu’elle me dit avoir choisi pour son physique, ce qui à mon sens est une première erreur. L’esthétique d’une personne n’est pas synonyme de compétences. De plus, s’appliquer des choses à soi-même c’est une chose. Mais une pratique n’est pas transposable à tout le monde, à toutes les problématiques. Choisir un coach ne doit en aucun cas se baser sur ce type de critères. (Cf. #43 – Qui est le meilleur coach sportif ?)
Le dit-coaching aura duré deux mois et demi mais aura eu des conséquences dramatiques. Rebecca n’avait pas atteint ses objectifs, mais surtout, en seulement deux mois et demi, elle avait perdu confiance en elle. Au fil de la conversation, je comprends facilement pourquoi.
Elle m’explique qu’avant de prendre ce coach, elle ne faisait pas de sport…du tout. Et que dès le départ, elle devait faire des séances de sport en salle de 2h, 2h30… Au bout d’un mois et demi, elle a commencé à avoir des douleurs tendineuses importantes…forcément son corps n’était pas prêt à autant de sport d’un coup. Son coach a alors commencé à lui dire de ne pas se plaindre, que c’était normal, que si personnellement elle arrivait à s’imposer ce rythme, ses coaché(e)s aussi devrait y arriver. Sauf que rappelons que lorsque tu es coach sportif, tu pratiques depuis plusieurs années, tu peux donc t’imposer des entrainements plus volumineux que la plupart de tes clients.
Elle poursuit en me montrant le type de message moralisateur qu’elle recevait, censé la motiver, mais qui n’ont fait que l’enfoncer dans un profond mal-être. Elle devait systématiquement rendre des comptes de ses séances et se justifier si elle les raccourcissait ou les annulait, principalement par contraintes professionnelles. Son coach la disputait, comme une enfant qui ne faisait pas ses devoirs, alors qu’elle était réellement dans l’incapacité de pouvoir faire la totalité de ses séances dans la mesure où elle manquait de temps. Tout le monde n’a clairement pas 2h30 par jour pour faire du sport. C’est aussi au coach de s’adapter aux contraintes professionnelles de ses client(e)s, en réduisant la durée et en augmentant l’intensité par exemple, quitte à devoir expliquer que les résultats prendront plus de temps à arriver.
La démarche de ce coach était claire : obtenir pour ses clients des résultats rapides, quoi qu’il en coûte, pour s’auto promouvoir à travers des avant-après spectaculaires sur les réseaux sociaux et donc recruter un maximum de personnes. Sa démarche n’est pas une démarche santé. A aucun moment ce coach pense à l’intérêt de ses client(e)s.
Nous avons ensuite abordé le sujet du suivi nutritionnel. Et là…comment vous dire…je n’ai pas pu contenir ma colère. Rebecca devait s’imposer une diète proche de celle qu’un compétiteur de bodybuilding. Inutile de préciser que son objectif n’était pas celui-ci, que cela n’est pas du tout adapté à un rythme de vie classique et surtout que les conséquences à long terme peuvent être catastrophiques (Cf. #76 – Pourquoi je ne fais pas faire de sèche à mes clients).
S’ajoute à cette pratique des aliments interdits, des contraintes de pesée de tous les aliments, l’absence de plaisir en semaine mais uniquement pendant le fameux « cheatmeal » du samedi soir (cf. #71 – Pourquoi je ne parle jamais de cheatmeal ?), etc., etc. Rebecca a tellement été formatée qu’elle se sentait obligée de demander à son coach si elle pouvait manger 2-3 chocolats que son copain lui avait offert un mercredi ; ce à quoi son coach lui avait répondu « non, le plaisir c’est uniquement le samedi ». Elle s’est progressivement coupée de toute vie sociale par peur d’être frustrée de ne pouvoir boire qu’un verre d’eau avec ses amies.
Certains aliments sont devenus des bêtes noires, son alimentation devenait une obsession, elle n’avait plus aucun repère alimentaire. En seulement deux mois et demi de coachings, Rebecca a fini par développer des troubles du comportement alimentaire.
De plus la pression permanente de son coach, loin d’être un suivi bienveillant, l’a progressivement poussée à se sentir nulle et incapable puisqu’elle n’obtenait pas de résultats et c’était tout bêtement ce que son coach lui laissait à penser. Elle a perdu confiance en elle, s’est dévalorisée et n’avait plus aucun repère sain. Son rapport à l’alimentation n’avait plus rien d’instinctif, son rapport au sport l’avait dégoûté…
Tout cela en seulement deux mois et demi…
Je connaissais le travail de cette personne, ce n’était pas la première fois que je me retrouvais face à une jeune femme victime de ses pratiques. Mais j’étais vraiment choquée de l’impact négatif et dramatique que cela peut avoir. Ce coach ne s’en soucie pas et ne s’en rend certainement pas compte. Mais c’est un réel danger pour ces jeunes femmes. En tant que coach, avoir face à soi une personne fragilisée par le travail d’un confrère c’est très frustrant et révoltant. Elle avait les larmes aux yeux, se dévalorisait et se trouvait nulle. J’ai eu à coeur de la rassurer et de l’accompagner pour qu’elle puisse se réconcilier avec elle-même, puis avec son corps.
Personnellement, je fais ce métier pour que mes clients se sentent bien, en accord avec eux même et surtout en bonne santé physique et psychique, c’est tout ce qui m’importe.
Obtenir des résultats esthétiques c’est une chose mais cela ne doit jamais être au détriment ni de votre bien-être, ni de votre vie sociale, ni de votre santé.
Il serait donc bien que certains professionnels se le rappellent. Il en est de notre responsabilité, on ne peut pas jouer avec la santé des gens.
A bon entendeur.
7 Commentaires sur “#160 – Je dénonce …”
C’est un charlatan tout simplement. Il prend le chèque et c’est tout .
Tellement d’accord avec toi et bravo pour cet article . C’est important que les gens sachent , qu’ils sachent aussi qu’il existe des personnes comme ça et que c’edt Important de bien choisir la personne à qui on donne sa confiance.
Bisous ma belle ❤️
Clap clap clap ! Juste bravo pour ces mots !
Pour ne pas les citer je peux affirmer que la training academy fait partie de ces Pseudo coach a business ! Je suis allée à leur présentation pour voir ce qu’il en était réellement… Sans commentaires
J’ai vécu la même chose’ du moins sensiblement… Ce qui m’a fait tomber dans les tca, qui me ‘tiennent’ depuis 5ans maintenant …
et comment va Rebecca aujourd’hui ? Personnellement, je n’ai toujours pas trouvé de coach qui puisse me faire des séances de sport adaptées à mon problème de genoux. J’ai donc abandonné.
C est ça la TA, aucune considération pour l individu, encaisser , encaisser , encaisser!