C’est lors d’un déplacement sur Paris, que j’ai eu une conversation très intéressante avec le chauffeur qui me conduisait à mon lieu de rendez-vous.
En rentrant dans la voiture, je remarque qu’il écoute une émission de radio mais je n’y prête pas vraiment attention. Je l’entends rire et marmonner quelques mots. Son regard croise le mien dans le rétro viseur et il me dit « Ne faites pas attention, je parle tout seul quand j’écoute ce genre d’émission, je l’aime beaucoup ». Je lui demande quel est le thème et il me répond « la gentillesse et la bonté de l’Homme ». Il m’explique qu’il est surpris du débat. Que pour lui, être gentil, être bon, n’est pas quelque chose qui se décide. Il me cite alors un proverbe africain : « se lever et être gentil c’est facile, ce qui est difficile c’est d’y habiter » sous entendu être habité par la bonté. Cette notion me parle. Je suis d’accord avec lui.
Il me raconte qu’il a un ami depuis ses 7ans, il en a 50 aujourd’hui, qui selon lui incarne la gentillesse. Que c’est l’homme le plus gentil qu’il connaisse. Il est exceptionnel à ses yeux car cette qualité se reflète sur son entourage. Il me dit qu’il a de la chance de l’avoir dans sa vie, qu’il est reconnaissant d’avoir une personne aussi bonne parmi ses proches.
Je lui fais remarquer qu’on attire souvent le type de personne qu’on est, et que lui aussi semble être une bonne personne. Ça se sent ce genre de choses. Il dégageait beaucoup de bienveillance, d’admiration et de gentillesse pour le coup. Il me dit « peut-être, mais pas autant que lui » en parlant de son ami, avant de poursuivre « lui, il est la bonté incarnée ». J’ai trouvé émouvant de constater que la gentillesse peut être appréciée à sa juste valeur et pas comme une faiblesse.
Etre bon ou être gentil est souvent jugé négativement. Il n’y a qu’à voir le nombre d’expressions qui l’expriment ainsi :
« Ma gentillesse me perdra »
« Trop bon, trop con »
« Etre trop gentil »
Mais est-ce possible finalement ? Si on est gentil, on l’est. Ce n’est pas un défaut. On me l’a souvent dit/reproché. A force de l’entendre, j’ai fini par croire que c’était mal, qu’être gentil été devenu un trait de caractère négatif, une niaiserie en quelque sorte. J’avais la sensation que cela faisait de moi quelqu’un de vulnérable et de faible. C’est adulte que j’ai découvert que c’était une qualité reconnue. Je me protège des personnes qui justement considèrent la gentillesse comme une faiblesse et qui en profiteraient pour m’atteindre ou me causer du tord. Mais j’apprécie cette qualité à sa juste valeur.
J’ai adoré parler, échanger avec cette personne. J’étais un peu fermée en rentrant dans la voiture, je suis ressortie le sourire aux lèvres, rechargée en bonnes ondes. Heureuse de constater que des personnes comme lui existent. Heureuse qu’il ait fait naitre cette réflexion en moi.
J’aime à croire que la gentillesse et la bonté se transmettent, une sorte de contagion positive. Utopiste, idéaliste me direz-vous…peut-être, pleine d’espoirs surtout, j’ai espoir en l’humanité et en la bonté de l’Homme.
Un Commentaire sur “#272 – Etre « trop » gentil ?”
Être gentil est une qualité, mais le problème c’est que les gens qui nous entourent , peuvent en profiter. Et à la fin on n’en souffre.