Il y a 3 ans maintenant, je me suis blessée au 3e kilomètre des 10K de la Runinlyon, course qui signait officiellement mon retour à mon premier amour, le running. Je suis allée au bout de cette course, dans la douleur mais résultat : une tendinite du TFL. En 2 ans et demi, je suis passée par toutes les phases, alternant espoir et découragement.
Dans un premier temps, j’étais presque soulagée d’être blessée. Je minimisais vraiment l’impact que cela allait avoir sur mon équilibre de vie et sur ma pratique. Je venais de passer une année très riche en entrainements dans le cadre de la préparation de mon diplôme de coach, être blessée, c’était synonyme d’être obligée de lever le pied, chose que j’étais incapable de faire si on ne me l’imposait pas. En l’occurrence, il fallait que je lève le pied, d’une part car l’année avait été éprouvante physiquement, d’autre part parce que j’ouvrais mon studio de coaching et que j’avais besoin de beaucoup de temps.
Une fois le studio lancé, trois mois après ma blessure, j’ai donc décidé de reprendre la course « comme avant ». Non seulement j’avais toujours mal mais la douleur était encore plus aigue qu’elle n’était trois mois auparavant. Ma première erreur a donc été celle-ci. Une blessure nécessite d’être soignée avant d’envisager une quelconque reprise.
Je n’ai pas considéré les choses comme ça immédiatement. J’ai laissé passer des semaines, des mois, sans rien faire à ce sujet. Je me plaignais de ne pas pouvoir courir mais à aucun moment j’envisageais de me soigner. Je répétais que j’avais essayé de reprendre mais que j’avais toujours mal. J’avais clairement baissé les bras.
Courir me manquait, mais cela ne suffisait pas à remettre en question mon comportement, puisque je m’étais persuadée que c’était indépendant de ma volonté. « Je ne pouvais plus courir ».
C’est un an plus tard, accompagnant tous mes amis sur Runinlyon que j’ai compris (enfin) la situation. Tout le monde me demandait « mais tu ne cours pas cette année ? », j’ai donc dû me rendre à l’évidence. Je venais de perdre un an de pratique parce que je n’avais pas digérer le fait de me blesser sur ce format de course, que j’étais pourtant censée maitriser ; et surtout, de ne pas l’avoir accepté m’avait conduit à rejeter la situation et donc ne pas la traiter. En l’occurrence, j’avais renié ma blessure et je n’avais donc pas pris le temps de la soigner.
S’en est suivi un an de traitement et d’expérimentations en tout genre. Parce traiter une blessure après un an de lattence ce n’est pas une mince affaire. D’avoir fait durer les choses j’ai développé ce que l’on appelle des « douleurs chroniques » ; schématiquement, l’inflammation n’est plus là, mais le message nerveux de douleur est toujours présent. Ce n’est pas le plus simple à traiter. Mais les choses ont évoluées au fur et à mesure. J’ai fais preuve de patience. Aujourd’hui, je ne cours toujours pas « comme avant », tout simplement parce que ce n’est pas ma priorité. Mais j’ai traité ma blessure et c’est le principal. Cela nécessiterait encore certains ajustements en terme de pratique et de rééducation si je souhaitais à nouveau en faire ma priorité. On verra ce que l’avenir me réserve de ce côté là…
L’essentiel étant que je peux à nouveau pratiquer mon métier sans douleurs et avec beaucoup de plaisir !
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Vous aviez été plusieurs à partager votre expérience à ce sujet en juillet
Cf. #200 Comment résister à l’absence de sport suite à une blessures ou une maladie ?
Un Commentaire sur “#260 – Accepter d’être blessé pour se soigner”
Après deux tendinites des moyens fessiers, ce sont les deux TFL qui m’ont lâchée au semi d’annecy dimanche dernier… malgré avoir poursuivi une rééducation changer ma façon de courir … aujourd’hui entre la frustration d’être toujours blessée et de devoir encore repartir de zéro c’est pas simple à gérer