Je suis heureuse de constater que le sport féminin brille de plus en plus aux yeux du grand public. Porté par de belles victoires françaises, au handball ou au football par exemple. Les femmes se font petit à petit une place médiatique à côté de celle des hommes. Il reste du chemin mais l’avancée est assez belle pour qu’elle soit soulignée.
Depuis l’antiquité, sport masculin et sport féminin ont été séparés.
Au fil des années, les femmes se sont imposées pour bénéficier aujourd’hui d’une place dans le monde du sport.
Ce n’est qu’à partir des années 60, suite à l’émancipation de la femme après la seconde guerre mondiale, que le sport féminin se démocratisera et se développera pour être celui que l’on connait aujourd’hui.
Sur le site du Ministère des Sports à ce jour, on peut lire :
« Le ministère en charge des Sports mène une politique volontariste pour développer la pratique sportive des féminines, notamment dans les quartiers sensibles, valoriser le sport féminin dans les médias et favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les institutions sportives. »
Cela laisse sous-entendre que tout n’est pas gagné et que le sport féminin mérite encore plus d’être mis sur le devant de la scène pour qu’il soit considéré comme égal au sport masculin.
En tant que coach femme, je suis moi-même confrontée à des remarques sexistes qui montrent que le sport reste dans les moeurs un territoire masculin dans lequel on doit, en tant que femmes, montrer et démontrer encore plus qu’on a notre place.
Pour illustrer ce thème, j’ai souhaité laisser la parole à Claudia Modica (@claudiapersonaltrainer sur Instagram et Youtube), ancienne joueuse de football. Elle nous donne son avis et son point de vue sur le sujet.
« À l’époque où j’ai voulu jouer au foot , j’avais 11 ans et j’étais la seule fille à la récréation à jouer au milieu des garçons qui m’acceptaient pas mal (parce que je me débrouillais plutôt bien! Hihi) Mes parents n’étaient eux pas trop d’accord pour m’inscrire dans un club de foot, ils pensaient que ça me passerait et pour eux, comme les équipes féminines n’existaient pas, il aurait été difficile pour moi d’intégrer un club au milieu de garçons en pré-adolescence mais avec un niveau de machisme sûrement déjà très élevé.
J’étais passionnée et j’avais le ballon collé au pied toute la journée (oui même dans la maison) donc après 2-3 vases et meubles de cassés (lol) mes parents ont fini par céder et m’inscrire pour un essai d’entraînement dans un club de foot. Je me rappelle que mon père n’avais pas voulu m’acheter de crampons par peur que ça ne me plaise pas ou que l’équipe ne m’accepte pas… Je me suis donc pointé au premier entraînement en baskets, je sentais bien que quand l’entraîneur m’a vu débarquer il y avait peu d’espoir pour lui que j’intègre équipe… Jusqu’à ce que je touche le ballon et montre de quoi je suis capable. À la fin de l’entraînement , il m’a proposé d’intégrer l’équipe et de jouer mon premier match le week-end même (le lendemain, mon père m’offrait une père de crampons)
J’étais fière et en même temps je me disais que si de nombreuses filles osaient comme moi il y aurait très bientôt des équipes féminines mais c’est pas grave je joue avec les garçons qui m’acceptent très bien et ça me forge en caractère !
Les garçons des équipes adverses c’était une autre histoire, beaucoup de moqueries avant le match puis dès les premiers ballons touchés et leur amour propre par la même occasion, ils n’hésitaient pas à lâcher 2-3 tacles pour ne plus que je les dribble, tout ça poussé par les cris de leurs parents qui le plus souvent étaient « tu vas pas te faire battre par une fille! » et bien si, et peu à peu, match après match, certaines mentalités changeaient…
4 ans plus tard, je suis contactée par le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) pour faire des essais avec pour but d’intégrer leur centre de formation de football féminin. Lorsque je suis arrivée aux sélections, je n’aurais jamais pensé que ça existait des filles de mon âge jouant toutes dans la même équipe, toutes le même maillot d’entrainement, les mêmes crampons Nike, elles étaient sponsporisées par Nike et avaient des tenues gratuites, je trouvais ça tellement classe et j’avais tant d’admiration et je me disais aussi qu’il allait être difficile pour moi de me faire une place , « elles taquinaient » vraiment bien le ballon ! Je me suis battue et j’ai réussie à montrer mon niveau, j’intègre l’année d’après le centre de formation du MHSC, ça y est j’intègre un club professionnel, le rêve !
Dans le club, nous bénéficions des mêmes exigences que les hommes mais au fur et à mesure des années, des écarts se creusent entre nous et les hommes , pour la plupart des contrats pros rémunérés sont signés dès l’âge de 15 ans alors que pour les filles c’est bien plus tard voire jamais pour certaines. Je sais qu’aujourd’hui cela a changé et les filles sont pratiquement rémunérés dès lors qu’elles signent un contrat , même si les salaires sont à des décennies de ceux des hommes, aujourd’hui une footballeuse peut vivre de sa passion, ce n’est pas le cas pour toutes, mais à l’époque, ça ne l’était pour personne ! Ça prouve que les mentalités ont bien changées, que les sponsors, les médias s’y intéressent de plus en plus et les filles font en sorte de montrer la meilleure image pour faire une place au football féminin, aujourd’hui j’entends énormément d’admiration pour ces femmes ! Elles sont de plus en plus diffusées à la télé et beaucoup me disent prendre plaisir à admirer la qualité de jeu. Je pense que cela sera de plus en plus médiatisé, je ne sais pas si un jour le football féminin sera égal aux hommes parce que pour le moment ce qui fait « vivre » les clubs de football ce sont les hommes alors on joue « la sécurité » on investie plus dessus, on veut garder sa place au sein des meilleurs clubs. Mais ce qui me fait le plus plaisir à voir c’est qu’aujourd’hui une femme qui joue au football fait partie de la « normalité » alors qu’avant ce n’était pas le cas, puis une femme qui joue au football est respectée, admirée et idolâtrée comme les stars du football masculin ! »
Aujourd’hui Claudia s’épanouit comme coach sportive, puisqu’elle a dû mettre fin à sa carrière suite à une blessure peu avant de pouvoir signer un contrat professionnel.
3 Commentaires sur “#24 – Journée internationale du sport féminin”
Bravo Claudia bien parler,,, le texte reflète vraiment la réalité et tous les faits sont réels ainsi que les anecdotes
Nous sommes fier de toi et ne regrettons pas de t avoir autorisé à pratiquer le foot et surtout et à partir du cocon familial à 14 ans !!!
Maintenant tu as fait ton bonhomme de chemin et continu comme çà tu ira loin
Biz tes parents
Moi, je sais qu’une femme peut mieux faire que moi . Après Le foot féminin se développe , on n’a des belles équipes comme celle du PSG et ol . Des très bonnes joueuses comme laure boulot ( elle a pris sa retraite ). Vive le sport masculin et féminin.
Exactement, vive le sport !